Les « carabistouilles » de l'UCL : à vous de jouer !

En juin 2012, lors de la dernière enquête publique relative au parking-relais SNCB, l'UCL avait diffusé une pétition trompeuse qui assimilait le P+R au terminus RER de Louvain-la-Neuve."Sans parking-relais, pas de terminus RER" pouvait-on y comprendre en substance.

Cette pétition simpliste fut largement diffusée par mail au personnel académique, aux entreprises du parc scientifique et au public, résident ou navetteur, de LLN. Des employés de l'INESU furent mis à contribution, pendant leurs heures de travail, pour la faire signer aux passants et aux usagers du train à proximité de la gare de LLN.
Elle rassembla 2517 signatures et fut transmise au Collège Communal d'OLLN en guise d'avis à l'enquête publique. Elle fut, à ce titre, reprise dans le Permis du P+R délivré par la RW en juillet 2013 sous le titre de "pétition citoyenne". Nous avons sur ce blog énuméré les contre-vérités que comportait cette pétition simpliste:
(1) le statut de gare terminus RER dépend de la construction du P+R
(2) avec le RER, le temps de parcours entre LLN et BXL sera réduit de moitié
(3) le P+R va profiter à « la population de LLN, aux étudiants, au personnel de l’UCL et aux entreprises du Parc scientifique, et de manière générale, aux personnes qui fréquentent le site de LLN"
(4) avec le recul, on peut déjà relever une 4ème promesse trompeuse: "grâce au P+R, LLN devient le terminus du RER fin 2014 avec 4 trains liaisons/h vers Bxl en  heure de pointe." Or, il s'avère.... que le RER sur la ligne 161, n'entrera pas en service avant 2021 sans parler de la saturation prévisible de la gare de LLN.
ndla : Souvenons-nous qu'en 2010, c'est 6 trains par heure qui étaient promis aux heures de pointes. Déjà deux de perdus !
Le démarrage du chantier du P+R, préparé clandestinement entre l'UCL et la SNCB donnent à nouveau l'occasion à l'UCL de diffuser des contre-vérités à propos des bénéfices attendus du parking relais de Louvain-la-Neuve.
Voici le communiqué presse de l'UCL paru le 6 décembre 2013, à l'occasion du démarrage du chantier : « Un parking-relais RER àLouvain-la-Neuve pour désengorger la E411 »
A présent, à vous de jouer !
Nous vous proposons de parcourir ce communiqué et d'épingler l'une ou l'autre contre-vérité ou promesse douteuse. Envoyez-nous vos trouvailles ici.
De notre côté, nous en avons repéré au moins 10 !
Nous vous les révélons petit-à-petit sur ce blog.

P+R : un démarrage du chantier bien précipité pour un projet NON prioritaire d'après plusieurs experts

Ce lundi 2 décembre ont débuté dans l'urgence les travaux de réalisation d'un parking-relais SNCB de 3.300 places, érigé en plein centre de Louvain-la-Neuve. 

Sans en avertir les riverains, ni la commune dans les délais impartis (15 jours minimum – cfr articles 84, 134 et 137 du CWATUPE) l'opération de mise à nu du terrain de 2,5ha et ses abords a été entamée alors que le comité de suivi du chantier pourtant imposé par le permis ne s'est réuni que ce soir pour la première fois et qu'aucun périmètre de sécurité n'encadre le travail des bulldozers.

Mais au-delà de ces infractions que certains qualifieront de « mineures » et pourtant malheureuses à constater, il est important avant tout de vous communiquer que ce projet d'infrastructure, initialement estimé à 46 millions d'euros publics, se réalise en dépit des recommandations émises par trois études d’experts commanditées par nos autorités wallonnes.

Parmi celles-ci, le rapport de la Cellule Ferroviaire wallonne (1), quelque peu "décoiffant", sorti en septembre 2013 et préalable à la décision du GW du 7/11/2013 concernant l'affectation des montants inscrits au PPI (GF 19 juillet 2013), qui remet fortement en question la mise en chantier de ce parking, alors que le RER ne sera en service qu'en 2026, qu'il y a déjà 1.000 places disponibles dans les parkings existants de LLN et que la vétusté du rail belge devrait nous inviter à y investir nos ressources plutôt que les immobiliser dans une infrastructure non prioritaire. Un rapport qui conclut que « La Région wallonne a donc tout intérêt à reporter ce projet », d'autant qu'elle en a les moyens, le contrat de préfinancement étant devenu obsolète. 

Les deux autres rapports de Technum (juin 2013) (2) et Tritel (mars 2012) (3), également réalisés à la demande des autorités wallonnes, abondent dans le même sens, en abordant d'autres éléments tout aussi importants, notamment la recommandation de réaliser prioritairement une arrière-gare sur Louvain-la-Neuve. Les références et arguments développés dans ces trois études vous sont résumés au bas de ce mail.
Néanmoins, en dépit des recommandations émises par ces trois études, le gouvernement wallon a donné le feu vert à la construction du parking-relais de LLN.

Nous interpellons aujourd’hui le pouvoir politique sur  l'urgence de réaliser une telle infrastructure dont la charge financière et la rentabilité future nous semblent loin d'être garanties.  
De plus, si le projet d'"arrière-gare" -le projet 6 de TRITEL adopté par le GW ce 7 novembre- s'avérait techniquement irréalisable lorsque le P+R sera construit, c'est la liaison RER LLN-BXL qui s'en trouverait compromise. 
Ne conviendrait-il pas de consacrer en priorité les budgets disponibles (et réduits en ces temps d'austérité) à entretenir le rail belge devenu vétuste et à finaliser des portions de RER susceptibles d'améliorer la qualité du service (ponctualité, cadences,...) plutôt que de les investir dans des infrastructures de type proche des "travaux inutiles", comme on s'apprête à le faire à Louvain-la-Neuve (néanmoins profitable aux promoteurs qui bénéficieront de la dalle ainsi construite pour y ériger un quartier de 600 logements) ?
Nous pensons qu'il est encore temps de modifier le cours des choses afin d'investir les deniers publics dans un projet cohérent au service du citoyen. Parlons-en autour de nous et interrogeons nos représentants politiques.


Plus d'infos sur ces études ?

Voici les liens et un bref résumé des arguments qui sont développés dans les trois études en question.
(1) Rapport de la Cellule ferroviaire SPW. "PPI 2001-2012/PPI 2012-2013 Rapport d'analyse" (septembre 2013). Lire en p 172.
Ce rapport, quelque peu "décoiffant", tout récent et préalable à la décision du GW du 7/11/2013 concernant l'affectation des montants inscrits au PPI (GF 19 juillet 2013) remet fortement en question la mise en chantier de ce parking, alors que le RER ne sera en service qu'en 2026, qu'il y a déjà 1.000 places disponibles dans les parkings existants de LLN et que la vétusté du rail belge devrait nous inviter à y investir nos ressources plutôt que les immobiliser dans une infrastructure non prioritaire. Un rapport qui conclut que « La Région wallonne a donc tout intérêt à reporter ce projet », d'autant qu'elle en a les moyens, le contrat de préfinancement étant devenu obsolète.
(2) Avis TECHNUM (ex-TRITEL) « Etude relative à la situation et aux perspectives du réseau ferroviaire en Wallonie » (analyse approfondie du projet de PPI du Groupe SNCB) – 17/06/2013
Cette étude, réalisée à la demande de la "cellule ferroviaire du SPW", avait pour objectif d'analyser les modifications intervenues dans le projet PPI à la suite du conclave budgétaire fédéral du 04/01/2013. Voici ce qu'elle conclut à propos du P+R/SNCB de LLN:  (page 89)
"La politique de gare en Wallonie semble donc déséquilibrée (...) Le Park & Ride de Louvain-la-Neuve (25,1 M€) pour la SNCB-Holding + participations UCL et SPW) n’est quant à lui plus dicté par l’urgence, dès lors que si le PPI se confirme, l’offre ferroviaire dans cette gare restera malheureusement peu attractive jusqu’en décembre 2025. Les besoins relatifs à la gare de Charleroi-Sud et à son environnement (80 M€, de 2013 à 2021) méritent d’être étudiés, mais ne seraient, à notre connaissance, associés à aucun projet précis (concours d’urbanisme, étude de faisabilité, etc.) à ce stade. Nous recommandons donc la plus grande prudence avant d’engager ces importants investissements, qui, pour Mons, Louvain-la-Neuve et Charleroi, monopolisent de surcroît des ressources en début de Plan. Or, c’est précisément dans les cinq prochaines années qu’il est indispensable de dégager des ressources pour garantir la pérennité du réseau ferroviaire en Wallonie. Un phasage et/ou un redimensionnement de ces projets parait nécessaire."
Pour les habitants d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, comme pour tous les navetteurs sur la ligne 161, l'urgence consiste donc d'abord à finaliser la mise à 4 voies afin d'y faire circuler un "RER-light". L'autre priorité est de remédier, à court terme, à la vétusté et à l'inadéquation de la gare d'Ottignies à son statut de 1ère gare de Wallonie. Le principe "coulissant" du PPI, adopté par le fédéral en juillet dernier, permet de réaffecter les ressources en fonction des urgences, ce qui visiblement n’est plus le cas pour le P+R de LLN !
(3) Rapport TRITEL - "Le transport ferroviaire, un atout structurant pour la Wallonie" (19/03/2012)
Ce rapport définitif de mars 2012, réalisé à la demande du Gouvernement wallon, brossait les priorités du rail wallon pour la décennie future. Parmi les 34 projets soumis à l'appréciation du GW figurait la réalisation, à LLN, d'une "arrière-gare" qui garantirait la "robustesse" de cette tête de ligne RER, en fluidifiant la réception des trains et en absorber les cadences RER augmentées en heure de pointe. Sans ce dispositif, le rapport prévoit une surcharge de la gare de LLN en heure de pointe avec, pour conséquence, une perte d'opérationnalité du RER ainsi que du trafic ordinaire. Ce projet d'arrière-gare (n° 6 aux pp. 136 et 137) était retenu par TRITEL parmi les 10 premières priorités (sur 34) en termes de coût/bénéfice (p. 132).
Le Gouvernement wallon, en date du 7 novembre 2013, a adopté ce dispositif d'arrière-gare (projet TRITEL 6) comme l'une de ses priorités à réaliser au cours du PPI 2013-2025.
Nous nous demandons cependant si la réalisation ultérieure d'une telle arrière-gare, indispensable au bon fonctionnement du RER, sera effectivement réalisable lorsque le P+R/Courbevoie sera achevé. En effet, la rue de la Flèche adjacente au P+R surplombera partiellement cette prolongation du rail. Or, il semble évident que la congestion prévisible de la gare de LLN est une contrainte technique à résoudre avant la construction d'un P+R et non après !

Ciné-Souper d’Urbaverkoi - Samedi 23 novembre 2013

Bonjour à tou-te-s,

C'est l'automne... et une pluie de recours accompagne la chute des feuilles, au rythme de l'octroi des multiples permis liés au projet de parking-relais (dont celui du "parc" destiné à accueillir le bassin d'orage et celui des accès au parking).

Comme vous le savez, le Collectif Urbaverkoi continue de dénoncer l'inadéquation de ce projet face aux défis d'aujourd'hui et de demain, qu'ils soient de mobilité, d'habitat, de santé publique...

Pour nous soutenir, plusieurs opportunités s'offrent à vous, de la découverte du documentaire Déconcertation*  (P.A.F. 2 euros, à 18h15) à une soirée conviviale et gourmande (l'achat d'un ticket-souper à 25 euros vous donne gratuitement accès à la projection du documentaire) en passant par un versement sur le compte d'Urbaverkoi et/ou le simple relais de cette information.

à 18h15 : Documentaire "Déconcertation"
(2 euros sans le souper, gratuit avec le souper)

à 19h30 : Souper 3 services à 25 euros*

Lieu : CETH, Rue de la Baraque, 129B à LLN

Réservez votre repas avant le 18 novembre
en versant €25 par personne
sur le compte 001-6422067-64

(merci de préciser le nom des inscrits)

Menu :

 Velouté de Potimarron d'Hokaïdo

Chili con carne,
krompir glanées en purée

Petit train de desserts de saison


Le point sur les nouveaux recours d'Urbaverkoi

En septembre dernier, Urbaverkoi publiait sur ce blog et dans un communiqué de presse sa décision d'introduire des recours contre les permis connexes au parking relais (P+R) de la SNCB à Louvain-la-Neuve. C'est à présent chose faite pour 2 des 4 permis concernés.

Un premier recours fut adressé au Conseil d'Etat en date du 4 octobre 2013. Ce recours concerne le permis accordé par la Région wallonne en mai 2013 à la S.A. "Les Jardins de Courbevoie" pour la construction de la Rue de la Flèche adjacente au Parking relais.


Les deux autres recours concernent le permis du Parc public, également accordé à la SA "Les Jardins de Courbevoie", cette fois par le Collège Communal d'OLLN en date du 10 juillet 2013. Pourquoi ces 2 recours différents contre le seul permis du Parc ? La raison en est simple: ce permis a fait l'objet d'une suspension par le Fonctionnaire délégué le 31 juillet dernier.  Cette suspension était motivée par l'incompétence du Collège Communal d'OLLN à délivrer ledit permis. S'agissant d'un parc public, cette compétence revient en effet à la Région wallonne. Le Gouvernement wallon décida ensuite curieusement, le 29 août 2013 de lever la suspension, c'est-à-dire de ne pas tenir compte de l'avis du Fonctionnaire délégué. En conclusion, Urbaverkoi a été amenée à introduire 2 recours distincts, l'un contre le permis délivré par le pouvoir communal, l'autre contre la levée de suspension décidée par le Gouvernement wallon.


Restent les deux autres permis connexes. Le recours contre le permis Infrabel pour le rallongement des quais de la gare de LLN sera effectif d'ici 10 jours et le recours contre le permis SPW des accès routiers devrait suivre vers la fin du mois de novembre.

Pour rappel, ces recours multiples ne sont pas guidés par un esprit d'obstruction systématique au P+R comme certains aimeraient le faire croire, mais motivés par notre objectif d'un examen global du dossier P+R-Courbevoie afin que les multiples observations relevant de l'intérêt public priment sur la réalisation d'infrastructures très lourdes dont le bénéfice principal, sinon unique, reviendrait aux promoteurs immobiliers. A ce titre, nous invitons les lecteurs à consulter nos avis et articles publiés sur ce blog.


Ils concernent la santé publique, la mobilité durable et l'urbanisme à visage humain.

Le Collectif citoyen Urbaverkoi
7 novembre 2013

Jeudi 14 nov 2013 : "L'avenir de LLN, enjeux de la révision du schéma de structure et du RCU"

Voici l'invitation au prochain Café Lauzelle, ouvert à tous, qui traitera d'urbanisme à LLN :

"Le Jeudi 14 Novembre, Monsieur Cédric du Monceau, 1er échevin ayant en charge, entre autres l'aménagement du territoire et  l'urbanisme sera l'invité du café Lauzelle. Il viendra nous parler de : 
"L'avenir de LLN : enjeux de la révision du schéma de structure et du RCU ( Règlement Communal d'Urbanisme)."
Soyez les bienvenus à la résidence de Lauzelle à partir de 19h30 ( entrée par le restaurant côté rue de la longue haie)".

Une occasion de s'informer sur la portée de ces outils et l'état d'avancement de leur révision ainsi que de questionner les orientations envisagées par nos représentants politiques locaux.

Quatre nouveaux recours contre le projet de construction du Parking Relais de LLN

Le collectif citoyen Urbaverkoi s'apprête à introduire 4 nouveaux recours contre les permis d'urbanisme annexes au parking-relais SNCB de Louvain-la-Neuve sensé diriger vers le futur RER des automobilistes habitant le sud-est du Brabant wallon. Le premier recours concerne le permis accordé à INFRABEL pour la prolongation des rails en gare de LLN et sa connexion avec le parking relais. Deux autres recours contestent les permis accordés à la SA "Jardins de Courbevoie", l'un pour aménager un parc, l'autre pour créer la "Rue de la Flèche" qui desservirait le quartier Courbevoie à construire sur le parking. Le quatrième permis contesté par le collectif est celui accordé au SPW pour la réalisation des accès routier et autoroutier au parking-relais.

Pourquoi une telle avalanche de recours?
Ces recours groupés sont motivés par un souci de cohérence par rapport aux principaux arguments
développés dans le recours déjà introduit, en février 2013 contre le parking relais SNCB lui-même, recours en annulation qui sera bientôt examiné par le Conseil d'Etat. Urbaverkoi espère ainsi que le Conseil d'État approfondira le dossier du parking relais dans sa globalité.

Pour rappel, depuis 2010, le collectif s'interroge sur le dimensionnement d'un parking difficile à reconvertir.
Il en conteste la localisation intramuros à cause des impacts négatifs sur la qualité de l'air et la congestion automobile du centre-ville. Il pointe enfin les insuffisances en matière d'inter-modalité train-bus.

Plus globalement, les membres d'Urbaverkoi remettent en question la réalisation d'infrastructures très coûteuses dont l'impact sur la qualité du service aux voyageurs n'est pas garanti. En effet, selon l'étude TRITEL(*) commanditée par le Ministre Henry pour définir les priorités du rail wallon, le dispositif le plus adéquat pour optimiser le RER au départ de LLN consisterait en une arrière-gare et non pas en un simple raccord au parking relais tel que prévu dans le permis accordé à INFRABEL.

De plus, le collectif Urbaverkoi conteste l'urgence à réaliser ce parking relais, dans la mesure où la mise en service du RER serait reportée à 2025. Ne conviendrait-il pas de consacrer les budgets disponibles à entretenir le rail belge devenu vétuste (voir l'étude suisse médiatisée en avril dernier) et à finaliser des portions de RER susceptibles d'améliorer la qualité du service (ponctualité, cadences,...). Ce raisonnement rejoint celui de Mathieu Nicaise, ingénieur-civil architecte au bureau d'études Technum. Il s'exprimait ainsi dans une interview à propos du RER, parue dans la revue Espace Vie de février 2013 : "Vu les restrictions budgetaires, le projet doit donc etre revu. Les maigres ressources financieres doivent etre recentrees sur ce qui est essentiel : c’est-a-dire terminer les travaux de mise a quatre voies deja entames. (...) Certains travaux non indispensables peuvent être remis à plus tard (parkings, finitions, rehaussements de certains quais, etc.). Ensuite, il serait nécessaire d'avoir des arbitrages, politiquement douloureux bien évidemment, concernant certains travaux, comme des parkings (Louvain-la-Neuve) ou des gares (Mons), que l'on peut sans doute repousser de quelques années et qui sont moins prioritaires que l'amélioration de l'offre de
train.
"

Urbaverkoi plaide donc pour un découplage des projets d'habitat et de parking relais : priorité à la construction de logements à deux pas de la gare et du centre-ville d'une part, et, d'autre part, report du parking relais dont la construction à la périphérie serait modulée en fonction des besoins réels.

Pour plus de détails, consultez le blog d'Urbaverkoi : http://urbaverkoi.blogspot.be/
Pour un renseignement d'ordre juridique : Me. Denis Brusselmans 0498/22.19.51
(*) http://bib.urbagora.be/IMG/pdf/20111021_Etude_Tritel_dossier.pdf

Priorités pour un service RER performant à Louvain-la-Neuve – PPI 2013-2025

Lettre de Urbaverkoi au Ministre Henry, 3 juillet 2013



Objet : Priorités pour un service RER performant à Louvain-la-Neuve – PPI 2013-2025


Monsieur le Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité,

Le Gouvernement wallon est sur le point, dans un contexte d'austérité budgétaire, de réaliser la synthèse du plan ferroviaire 2013-2025 qui déterminera les grandes priorités du rail de notre région. En tant qu'habitants de Louvain-la-Neuve concernés par les lourds investissements régionaux affectés aux infrastructures du terminal RER de la cité universitaire, nous nous permettons de vous adresser quelques observations qui visent à remettre l'intérêt du service public au centre de ce débat complexe sur la mobilité dans le Brabant wallon.

Quatre permis (P.U. et d'urbanisme) viennent d'être délivrés par la Région dans ce dossier connexe au terminus RER: le Parking relais et le rallongement des quais de la gare (SNCB), les accès Région interviendrait pour près de 80 Millions € dans la réalisation de ces infrastructures.

Les faiblesses techniques que nous soulevons dans ce grand chantier dont l'objectif affirmé est d'améliorer le service public de mobilité à la périphérie de la capitale sont les suivantes:

            1. La capacité réduite de réception des rames RER dans la gare existante de LLN
            2. L'intermodalité SNCB-TEC inadéquate.

Nous pensons que si ce vaste chantier se réalisait dans sa configuration actuelle, il hypothèquera le bon fonctionnement du RER au départ de LLN. Voici notre raisonnement.

1.    La capacité réduite de réception des rames RER dans la gare existante de LLN

Le rapport intitulé "Le transport ferroviaire, un atout structurant pour la Wallonie" réalisé par TRITEL en 2011 à la demande de la Région, met en évidence les carences de la gare de LLN dans la perspective de la mise en service du RER:

« Dans sa configuration actuelle, il (le terminus en impasse de Louvain-la-Neuve) sera vraisemblablement à saturation à la mise en service du RER (cfr. Étude de capacité du RER). Une configuration avec une arrière-gare, solution généralement adoptée dans les réseaux de métro, augmenterait la capacité de réception et permettrait de réaliser les manœuvres derrière la gare sans en perturber les départs. Cette solution est préconisée à Louvain-la-Neuve. Les emprises sont disponibles dans le prolongement des voies existantes. Il faudrait également étudier la faisabilité d'une quatrième voie à quai à LLN (....)» Lire la suite P 119.

Concrètement, le rapport TRITEL recommande dans le Projet N° 6  "la réalisation d'une arrière-gare et l'étude d'un quai supplémentaire"  (8 M€) ainsi que " l'implantation d'une liaison de contre-voie pour faciliter les mouvements de matériel roulant entre LLN et le poste d'entretien d'Ottignies." (1 M€).

Dans les conclusions de ce rapport TRITEL (p 132), ce projet N° 6 figure parmi les 10 projets les plus pertinents --"quick wins"- en termes de coût/bénéfice. Précisons que l'objectif de ce projet modeste permettrait d'augmenter les cadences en heure de pointe au départ de la gare de LLN.
 Il s'agit donc d'un projet qui aurait un impact déterminant sur la qualité du service RER sur la ligne 161.

Nous nous étonnons dès lors que ce projet N° 6 n'ait pas été envisagé, ni dans les 4 permis postérieurs accordés par la RW pour la construction des infrastructures annexes au RER à LLN, ni dans le PPI 2013-2025 de la SNCB. En effet, le Parking relais SNCB est en passe d'être construit sans prévoir la réalisation future de l'arrière-gare TRITEL alors que l'emprise et les déblaiements de sol le permettraient dans le cadre des chantiers pressentis.

L'option entérinée par la Région comporte une hypothèque supplémentaire pour le futur du service RER sur la ligne 161: l'emprise de l'arrière-gare a été mobilisée pour réaliser une voirie en surface, en l’occurrence la Rue de la Flèche qui constitue une annexe fonctionnelle au projet immobilier de la S.A. Courbevoie.

Monsieur le Ministre, nous estimons que ces contradictions entre, d'une part, les recommandations de TRITEL dont le mérite fut de mettre le service public de mobilité au centre de ses critères d'efficience et, d'autre part, les dispositifs mis en œuvre concrètement dans les 4 permis récemment octroyés par la Région wallonne, enfreignent le principe de bonne gouvernance en matière d'aménagement du territoire. La disproportion est manifeste entre les investissements à consentir (près de 80 M€) par la Région pour la réalisation d'infrastructures lourdes en faveur, au moins partiellement, d’intérêts privés et ceux, modestes (9 M€) qui pourraient contribuer à un service RER performant au bénéfice de la collectivité.

Si la Région wallonne reconnaît la pertinence du Projet N°6 de TRITEL en ce qu’il garantira de bonnes cadences au RER 161 en heure de pointe, il convient qu’elle mette tout en oeuvre pour que ces aménagements soient réalisés à l’occasion des permis délivrés et qu’ils soient priorisés dans le PPI que le fédéral est sur le point d’adopter.

2.    Une intermodalité SNCB-TEC inadéquate

Le projet de Parking relais SNCB de LLN dont le Permis Unique fut octroyé par la Région en juillet 2012 souffre d'une intermodalité inadéquate sur le plan des transports en commun.

En effet, la gare des bus TEC est maintenue à son emplacement actuel, à 450m des quais de la gare SNCB. Seules 6 des 17 lignes TEC qui desservent LLN feront arrêt « à proximité » du futur terminus RER de Louvain-la-Neuve. A notre connaissance, cette situation aurait peu de chance de s'améliorer dans la mesure où le seul espace pertinent pour l’aménagement d'une nouvelle gare TEC a été attribué à un promoteur immobilier et que l'emprise du P+R lui-même réduit la marge future pour relocaliser cet équipement collectif vital.

Nous pensons que l'intermodalité SNCB-TEC est un objectif d'utilité publique prioritaire et cet objectif figure également dans les lignes de force de la politique wallonne en matière de mobilité.
La 7ème gare de Wallonie ne doit pas échapper à cette règle de bon sens. Pour réduire l'usage de la voiture particulière (VP), il faut améliorer le service des transports en commun et leur intermodalité.

Le projet de P+R de LLN privilégie à grands frais le report modal VP-RER et sacrifie l'intermodalité TEC-RER. Il encourage l'usage de la voiture particulière comme moyen d'accès au centre urbain dans la mesure même où il hypothèque l'investissement vertueux d'une plate-forme multimodale cohérente. Le développement pressenti de la petite ceinture de LLN s'inscrit dans la même logique: + de 7000 places de parking supplémentaires sont déjà planifiées dans un rayon de 800m autour de la gare SNCB. Cette évolution est contraire aux recommandations des Plans wallon, provincial et communal (2003) de mobilité.

Monsieur le Ministre, nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour que les investissements consentis par la Région wallonne contribuent à favoriser le transport public de façon cohérente et intégrée. L'option d'un Parking relais SNCB tel que planifié à Louvain-la-Neuve est, à ce titre, déficiente. L'Etude d'Incidence Environnementale n'a pas approfondi les dispositifs alternatifs garants d'une bonne valorisation du RER. A notre avis, ce dossier n'est donc pas mûr pour être intégré dans le planning des investissements régionaux de 2013.

CONCLUSION

Nous demandons au Conseil des Ministres de surseoir à la décision de prioriser les investissements pressentis pour la réalisation du Parking relais SNCB de Louvain-la-Neuve et de ses accès autoroutiers (SPW) car ils comportent des vices de conception qui seront difficilement réparables.
Ces vices de conception se résument, d'une part, à l'inadéquation de la gare actuelle de LLN à sa fonction future de terminus RER (rapport TRITEL) et, d'autre part, à la non-conformité du dispositif intermodal aux prescriptions des Plans wallon, provincial et communal de Mobilité dans le domaine des transports en commun. Par ailleurs, ces infrastructures ne sont pas prioritaires vu le report de la finalisation du RER qui aura pour effet une sous-utilisation du P+R pendant plusieurs années alors même que la surcapacité du parking relais SNCB a été pointé par plusieurs institutions (CWEDD) et associations (IEW) de renom.

Nous demandons aussi au Conseil de répercuter nos préoccupations vers le pouvoir fédéral qui statuera bientôt sur le PPI 2013-2025 de la SNCB, en particulier dans sa compétence d'exiger que la priorité N°6 du rapport TRITEL 2011 soit effective sous peine de nuire au service RER futur sur la ligne 161.

Merci de nous avoir donné ici l'occasion d'exprimer nos remarques et souhaits relatifs aux transports en commun au sein de notre Région.

Cordialement,
 
le collectif Urbaverkoi

Santé et qualité de l’air, suite…

Depuis l’article publié sur ce blog l’année dernière, les recherches à propos de l’impact de la pollution de l’air sur la santé continuent à s’accumuler.

Alors qu’ils n’étaient que 123 en 1988, 1371 articles ont été publiés en 2012 dans la littérature scientifique sur le lien entre qualité de l’air et santé (Pubmed). Cette contribution se propose de refaire le point à ce sujet.

Parmi les diverses pollutions auxquelles nous sommes exposés, c’est celle dont nous sommes le moins conscients, la pollution de l’air, qui est la plus néfaste. Elle a été reconnue pour la première fois comme un des principaux facteurs de risques pour la santé dans l’étude « 2010 Global Burden of Diseae », publiée en 2013 dans la sérieuse revue médicale, le « Lancet ».

On pourrait relativiser cette constatation du fait de l’augmentation continue de l’espérance de vie dans nos pays « développés ». En effet, l’espérance de vie à 65 ans a augmenté de 1 an entre 2005 et 2010 en Europe, actuellement autour de 20 ans en moyenne (données Eurostat). 
Cependant,
  • l’espérance de vie sans handicap n’a pas été modifiée, et au contraire durant cette période le temps perçu en bonne santé a diminué de 0,5 à 1 an en fonction du sexe.
  • l’incidence de plusieurs maladies augmente depuis 20-30 ans :

-les cancers, de 1 à 2% chaque année entre 1980 et 2005 (Institut National du Cancer, France).
-les troubles du développement du cerveau, comme par exemple l’autisme ou le trouble de l’attention avec hyperactivité
-l’asthme et le diabète chez l’enfant.  

L’amélioration des moyens diagnostiques ne semble pas expliquer à elle seule l’augmentation de l’incidence de ces maladies. Des facteurs environnementaux seraient donc en cause, et parmi ceux-ci la pollution atmosphérique.

En mai 2013, l’agence européenne pour l’environnement a publié un rapport reprenant les principales données concernant l’impact de la pollution sur la santé. Un chapitre est consacré à la pollution de l’air extérieur. Nous recommandons vivement la lecture de ce rapport aux décideurs impliqués dans les projets de nouvelles infrastructures routières. Comme déjà souligné dans ce blog, ce sont les particules fines qui sont identifiées comme les plus toxiques, ensuite viennent l’ozone et l’oxyde d’azote. Une des principales sources de particules fines en milieu urbain sont les émissions de moteurs diesels, reconnues cancérigènes par l’OMS en juin 2012.

Pour rappel, une corrélation a été établie entre concentration de particules fines (principalement la fraction « PM2,5 ») et :
-mortalité prématurée, nombre d’hospitalisations
-maladies respiratoires (cancer, bronchite chronique)
-maladies cardiovasculaires : infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux
-fausses couches, naissance prématurée, petit poids de naissance
Dans notre région, la concentration annuelle moyenne de PM2,5 reste supérieure aux normes proposées par l’OMS (10 µg/m³). De plus, cette concentration augmente à proximité du trafic automobile.

Par ailleurs, toute une série de publications ont étudié la fréquence de diverses maladies en lien avec la proximité du trafic automobile. Elles ont constaté que les personnes les plus fragiles, enfants, personnes âgées et femmes enceintes sont touchées en priorité:
-augmentation des nouveaux cas d’asthme (Perez 2012 : à Los Angeles 8% des cas d’asthme sont attribuables à la localisation à moins de 75m d’une route majeure) et de diabète (Thiering 2013 : la proximité d’une route majeure augmente la résistance à l’insuline de 7,2% par 500 m) chez l’enfant
-augmentation de la mortalité après AVC (Wilker 2013 : les patients vivant à 100 m ou moins d’une route fréquentée ont un taux de mortalité supérieur de 20% par rapport aux patients vivant à plus de 400 m)
-troubles cognitifs chez les personnes âgées
(Wellenius 2013 : les participants à l’étude résidant à moins de 100 m d’une route majeure avaient une plus mauvaise performance aux tests de mémoire)
-troubles du développement cérébral : autisme (Volk 2011 et 2013, résultats confirmé par Roberts 2013 : le risque d’autisme était de 2 fois supérieur pour les enfants issus de mères habitant à moins de 309 m d’une autoroute durant leur grossesse, ou durant la première année de vie), troubles de l’attention chez l’enfant (Calderon-Garciduenas 2011, Perea 2012)

La pollution de l’air d’origine automobile est un processus à « polluants multiples ». Dans ces études de proximité avec le trafic, le ou les facteurs toxiques responsables de ces répercussions sur la santé ne peuvent être identifiés avec exactitude parmi les dizaines de candidats identifiés.

Ainsi, l’impact sur la santé de nouvelles infrastructures routières ne peut actuellement pas être quantifié précisément. Cependant, la recherche scientifique a clairement montré que cet impact existe. Dans le même temps, la législation européenne, belge ou régionale ne s’est pas adaptée à ces nouvelles données.

Plusieurs interventions ont été menées, notamment à Londres et Stockholm, afin de réduire la pollution de l’air d’origine automobile, avec pour résultat des bénéfices en terme de santé publique, par diminution de la mortalité/morbidité cardiovasculaire et respiratoire (Henschel 2012).

Le projet de « captation » de milliers de voitures chaque jour en provenance de l’autoroute  E411 pour les orienter vers un parking démesuré à l’intérieur même d’une agglomération a un coût financier immédiat, déjà discuté dans d’autres articles de ce blog, mais aussi un coût en matière de santé publique. Ce coût devrait être pris en compte par nos décideurs politiques.

Références

Perez L, Lurmann F, Wilson J, Pastor M, Brandt SJ, Künzli N, McConnell R. Near-roadway pollution and childhood asthma: implications for developing "win-win" compact urban development and clean vehicle strategies. Environ Health Perspect. 2012 Nov;120(11):1619-26.

Thiering E, Cyrys J, Kratzsch J, Meisinger C, Hoffmann B, Berdel D, von Berg A, Koletzko S, Bauer CP, Heinrich J. Long-term exposure to traffic-related air pollution and insulin resistance in children: results from the GINIplus and LISAplus birth cohorts.
Diabetologia. 2013 Aug;56(8):1696-704.

Wilker EH, Mostofsky E, Lue SH, Gold D, Schwartz J, Wellenius GA, Mittleman MA.


Volk HE, Hertz-Picciotto I, Delwiche L, Lurmann F, McConnell R. Residential proximity to freeways and autism in the CHARGE study. Environ Health Perspect. 2011 Jun;119(6):873-7.

Wellenius GA, Boyle LD, Coull BA, Milberg WP, Gryparis A, Schwartz J, Mittleman MA, Lipsitz LA. Residential proximity to nearest major roadway and cognitive function in community-dwelling seniors: results from the MOBILIZE Boston Study. J Am Geriatr Soc. 2012 Nov;60(11):2075-80.

Roberts AL, Lyall K, Hart JE, Laden F, Just AC, Bobb JF, Koenen KC, Ascherio A, Weisskopf MG. Perinatal Air Pollutant Exposures and Autism Spectrum Disorder in the Children of Nurses' Health Study II Participants. Environ Health Perspect. 2013 Jun 18.

Volk HE, Lurmann F, Penfold B, Hertz-Picciotto I, McConnell R. Traffic-related air pollution, particulate matter, and autism. JAMA Psychiatry. 2013 Jan;70(1):71-7.

Calderon-Garciduenas L, Engle R, Mora-Tiscareno A, Styner M, Gomez-Garza
G, et al. (2011) Exposure to severe urban air pollution influences cognitive
outcomes, brain volume and systemic inflammation in clinically healthy
children. Brain Cogn 2011 ;77: 345–355.


Prenatal polycyclic aromatic hydrocarbon (PAH) exposure and child behavior at age 6-7 years. Environ Health Perspect. 2012 Jun;120(6):921-6.

Henschel S, Atkinson R, Zeka A, Le Tertre A, Analitis A, Katsouyanni K, Chanel O, Pascal M, Forsberg B, Medina S, Goodman PG. Air pollution interventions and their impact on public health. Int J Public Health. 2012 Oct;57(5):757-68.



Ciné-Souper d’Urbaverkoi mai 2013

Samedi 25 Mai 2013

Film "La voix du vent" de 18h à 19h30 (gratuit)
Souper à 19h30 (payant*)



Lieu : CETH, Rue de la Baraque, 129B à LLN
Réservez votre repas avant le 20 mai en versant
€25 par personne sur le compte 001-6422067-64

(merci de préciser le nom des inscrits)

Menu :

 Apéro Urbaverkoi
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Crudités Desiro
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Waterzooi-cocorico
-
Crème de RER light




Le P+R de LLN : des raisons pour douter, des alternatives à inventer



LE PARKING RELAIS DE LOUVAIN-LA-NEUVE
Des raisons pour douter, des alternatives à inventer

En février 2013, des habitants de LLN ont introduit, au nom d’Urbaverkoi, un recours contre le permis unique accordé par la Région wallonne en Juillet 2012 pour la construction d’un parking relais (P+R) de la SNCB. Voici pourquoi.

Le P+R : un coût exorbitant, un pari risqué et prématuré
La Région wallonne est prête à débourser 70 millions d’euros pour la construction du parking relais de LLN et de ses accès routiers, soit 25.000 euros la place de parking dans l’hypothèse, la moins probable, d’un remplissage à 100%. Aujourd’hui déjà, de sérieux doutes sont formulés, y compris à l’urbanisme de la ville, quant à l’attractivité de ce parking, des doutes alimentés par le caractère superficiel de l’étude complémentaire de mobilité réalisée par la SNCB il y a un an.  Que dire alors de la re-convertibilité de ce parking de 5 étages de béton enterrés lorsque, à l’horizon 2050, les paramètres de la mobilité auront changé. Une évolution récente suscite encore notre inquiétude : la mise en service sans cesse reportée du RER signifie que ce P+R resterait peu fréquenté pendant plusieurs années. De quoi s’interroger sur la priorité de cet investissement. Belle friche en perspective ? Pourquoi prendre ce risque alors que des alternatives existent.

Le P+R… plus de voitures et plus de bouchons
L'objectif affirmé du parking relais est de désengorger la E411 en heure de pointe en direction et en provenance de BXL.  En sera-t-il vraiment ainsi?  La tendance « naturelle » du tout à la voiture particulière nous fait penser que cet impact sera dérisoire.  D’ici 10 ans en effet,  le développement de nouvelles entreprises (AGC Glass, CBTC), d’équipements collectifs (Apogia, Hôpital, Salle de spectacle), de commerces et de zones d’habitat (Athena) vont plus que doubler l’affluence quotidienne de travailleurs, de clients et d’usagers divers dans le centre et la petite ceinture de LLN.  Nous constatons que les promoteurs de chacun de ces projets dimensionnent d’emblée leurs parkings (plus de 3.500 au total) en misant tout sur la voiture particulière comme principal mode d’accès à la périphérie. Ce simple constat nous permet déjà de prévoir un engorgement de la E411 à proximité de LLN en heure de pointe. La présence du P+R va-t-elle pallier ces embarras de circulation ? Cela est peu probable car les véhicules qu’il va drainer vont encombrer davantage les échangeurs proches de LLN. De plus, le risque existe que la SNCB prenne prétexte du P+R pour supprimer des arrêts ou des fréquences de trains en amont d’Ottignies (Chastre, Mont-Saint-Guibert, Court-Saint-Etienne) obligeant des usagers actuels du train à prendre la voiture. En réalité, parking relais et parking tout court, boostés par la proximité des autoroutes, produisent des effets similaires : plus de circulation automobile, plus de bouchons, plus de km parcourus. Transformer LLN en aspirateur de voitures n’est pas un choix durable. Le risque climatique et l’épuisement des ressources fossiles nous invitent, au contraire, à développer l’accessibilité du centre et de la périphérie de LLN par les modes doux et des transports en commun.

Le P+R intra-muros, un poison pour les habitants.
Selon la dernière étude de mobilité de la SNCB, les usagers du Parking relais viendront des alentours proches de LLN: Grez-Doiceau, Chaumont-Gistoux, Mont-Saint-Guibert, Chastre et Court-Saint-Etienne. Le parking relais, situé à proximité immédiate du centre urbain, serait accessible directement depuis la E411 et par le Bvd. de Wallonie via l'anneau central. Ce dispositif d'accès, que la SNCB et d'autres acteurs justifient par la nécessité impérieuse de capter les automobilistes au plus près de la gare RER, aura un impact néfaste pour les habitants de LLN: congestion automobile de l'anneau central, dégradation de la qualité de l'air, nuisances sonores, sans oublier les travaux de chantier et la destruction du paysage de la Baraque par le creusement d'une tranchée d'accès autoroutier à ciel ouvert. De plus, le caractère payant de ce P+R aura pour effet d’aggraver le parking sauvage dans les quartiers d’habitat riverains de la gare.  Nous sommes d’avis que tout nouveau projet d’urbanisme devrait améliorer la qualité de vie des habitants plutôt que d’y porter atteinte.

Le P+R intra-muros, un urbanisme à courte vue
Au problème des nuisances s’ajoute un doute quant à la prise en compte de l’intérêt public. En effet, le concept et la localisation du P+R ainsi que son dimensionnement font obstacle à  l’ inter-modalité train-bus. La gare des bus est maintenue à 400m des quais de la gare ferroviaire, une incohérence pour une gare de cette importance. Pourquoi le piéton, usager du TEC, devrait-il se farcir cette distance qualifiée de « dissuasive » pour l'automobiliste ? Ignorons-nous que les personnes âgées et les allocataires modestes sont parmi les usagers « privilégiés » des transports en commun? Faute d’avoir prévu de dispositif multimodal bien intégré dès le départ, le projet de P+R réduit la marge de manœuvre future d’un urbanisme au service de la collectivité. Cet aménagement s’inscrit en cela dans la lignée prédatrice de l’Esplanade qui priva les habitants de LLN de leur Place de l’Accueil et de son Kiss and Ride au pied de la gare. Cette logique déjà dénoncée il y a dix ans se répercute aujourd’hui dans le casse-tête que représente la liaison piétonne entre la Place de l’Université et le lotissement « Courbe Voie ».

La gare de Louvain-la-neuve, un atout inestimable
A maintes reprises, à titre individuel ou collectif, les sympathisants d’Urbaverkoi ont subi des pressions morales pour les décourager ou les culpabiliser dans leur action. L’argument classique fut d’affirmer : « Sans P+R, point de RER à LLN ! ». Ce slogan simpliste et fallacieux a même fait l’objet d’une pétition adressée aux autorités communales. Or, le P+R n’a pas d’impact sur la fonction de LLN comme terminus de la ligne RER. En effet, l’avantage de notre gare ferroviaire sera de permettre aux rames RER de faire demi-tour vers BXL sans interférer avec le trafic IC de la ligne 161. Il est donc fort peu probable que la SNCB renonce à cet atout. Elle y perdrait une partie du bénéfice escompté du RER et s’amputerait en outre d’une clientèle figurant, après Ottignies, au second rang de la gare la plus fréquentée sur ladite ligne 161.  La gare de LLN est donc encore promise à un bel avenir. Ce qui sera déterminant pour les usagers, c’est surtout l’offre : ponctualité, régularité, cadence des navettes et confort. C’est là que nous attendons la SNCB et c’est là que nous partageons son exigence de disposer d’un potentiel suffisant de voyageurs lui permettant d’offrir le service attendu.

LLN, objectif + 2000 navetteurs journaliers sur le rail sans P+R
La gare de LLN est la 2ème du Brabant wallon et la 7ème de Wallonie avec 6300 voyageurs (embarquements) par jour ouvrable, principalement des étudiants. Le parking relais, avec un taux de remplissage raisonnable de 75%, pourrait en capter 2000 supplémentaires. Le principal intérêt du P+R serait donc d’augmenter de 30%  la fréquentation de la gare et ainsi  de « rentabiliser » le RER. Le P+R privilégie la logique HUB, celle qui projette de capter les navetteurs motorisés habitant la région proche pour les acheminer vers la capitale. Sans contester cet apport potentiel, nous pensons que ce gain modeste pourrait être aisément égalé en stimulant le mouvement inverse, celui qui achemine vers LLN des travailleurs (parc scientifique) et d’autres usagers (hôpital, écoles, université, commerce). Quel paradoxe, par exemple, que le parc scientifique de LLN, situé dans un rayon de 1-3 km de la gare SNCB, ne soit pas mieux desservi, ni fréquenté, par des TEC ou des modes doux. Plus de 90% des 3500 employés actuels du Parc scientifique (6000 dans 10 ans) empruntent la voiture pour se rendre sur leur lieu  de travail. Permettre l’accès facile de la périphérie aux usagers des transports en commun et des modes doux prend acte du développement rapide de LLN comme nouveau pôle d’activité économique et d’emploi. C’est dans ce cadre-là que le service RER pourra développer son meilleur potentiel.

Densification de l’habitat à proximité de la gare SNCB
Urbaverkoi partage la politique régionale de densification autour des points d’offre de transports en commun et ne s’oppose donc pas à l’urbanisation du couloir qui relie l’Esplanade à la N4 et au-delà. Cependant, cette densité doit rester raisonnable eu égard à celle des quartiers riverains.  De plus, ce développement devrait privilégier une urbanisation soucieuse de respecter le paysage et d’en valoriser les contraintes, une conception qui a fait l’originalité du campus universitaire et la qualité de vie de ses habitants. Il convient d’y intégrer 2 urgences nouvelles : assurer un logement accessible aux familles et aux étudiants, relever le défi d’un développement durable : économie d’énergie, préserver et valoriser l’eau, protéger la santé de chacun.

Il n’est pas trop tard pour étudier les alternatives
Nous pensons que les pistes visant à valoriser le rail devraient être plus légères, moins coûteuses et plus durables que le P+R intramuros actuellement projeté: meilleure desserte TEC vers l’hinterland, valoriser les parkings existants, mutualiser les navettes de rabattement, encourager le covoiturage et la mobilité douce vers la périphérie de LLN par des axes mieux inscrits dans le tissu urbain. Il conviendrait aussi d’imbriquer la gare TEC à la gare SNCB, un dispositif qui n’a pas été envisagé dans l'étude d’incidence réalisé par la SNCB.
Autre alternative, la délocalisation extra-muros du parking relais. Si la SNCB, pour assurer une meilleure rentabilité du RER, ne peut pas faire l’impasse d’un P+R, pourquoi ne pas le construire entre la N4 et la E411?  Pour rappel, cette localisation avait été dûment recommandée par le Plan Communal de Mobilité (PCM 2003) passé à la trappe sans autre explication. Evidemment, cela « obligerait » les navetteurs à faire une trotte de 5 minutes à pied, une distance que les promoteurs du P+R intramuros estiment dissuasive.  Nous affirmons, par contre, que ce cheminement pédestre est salutaire et peut, si le parcours est convivial, s’avérer très agréable. Localiser un P+R extra-muros ou plusieurs parkings malins en bordure de la rocade aurait d’autres avantages. Un dimensionnement plus modeste et une construction modulable semi-aérienne permettraient une économie de moyens et une convertibilité du bâti si nécessaire. Ce parking pourrait encore être valorisé par d’autres usagers de la « zone EST » en soirée et le w-e. Bien d’autres alternatives ont été évoquées telle la navette automatique gratuite entre LLN et Ottignies ou encore le prolongement de la voie ferrée au-delà de la N4. Nous invitons les esprits inventifs motivés par ces alternatives à nous faire part de leurs idées et suggestions que nous publierons sur ce blog.
Le recours d’Urbaverkoi contre le permis, accordé par la Région Wallonne au P+R, a pour soucis de mieux étudier sa raison d’être, son dimensionnement, sa localisation et ses impacts. Les différentes alternatives devraient être envisagées sur base des impératifs de l’austérité budgétaire, du développement durable et de la qualité de vie des habitants de Louvain-la-neuve.
Cordialement,
Le collectif Urbaverkoi