Deux poids deux mesures ?


pour un PCA sur les abords de la gare à LLN

Relayée par la presse locale, la ville annonce sa volonté d'établir un Plan Communal d'Aménagement (PCA) pour une zone d'une douzaine d'hectares autour de la gare d'Ottignies.
Si le moment choisi pour mettre le turbo peut sembler suspect comme le souligne l'article, peu importe, tant qu'on avance dans une direction à la hauteur des enjeux, non ?

Cette nouvelle résonne cependant tristement quand  on considère la zone homologue à Louvain-la-Neuve.

Pourquoi la ville a-t-elle laissé la main aux propriétaires privés à LLN ? En effet, malgré les demandes et interpellations répétées d'Urbaverkoi et de l'Association des Habitants (voir leurs avis remis aux multiples enquêtes publiques) sur l'importance de considérer cette zone dans son ensemble plutôt que de manière morcelée (comme les enquêtes publiques sur les projets la concernant), pas de PCA pour cette zone autour de la gare de LLN, pourtant clef en termes de mobilité comme d'habitat.
Juste un "Schéma d'aménagement du quartier de la Baraque", donc une vue partielle, réalisé par l'UCL, sans valeur réglementaire et sans retour vers les habitants depuis l'enquête publique réalisée il y a bientôt deux ans !

Trop tard ? Ce n'est pas l'avis d'Urbaverkoi qui maintient qu'on ne peut, sous prétexte d'urgence (toujours toute relative, notamment si on considère la date théorique de mise en oeuvre du RER) ou d'engagements passés, bâcler l'aménagement d'un tel endroit dont le potentiel a déjà partiellement été gâché par d'autres décisions prises sans doute un peu trop vite... Ainsi, plusieurs exemples sont développés dans l'avis suivant notamment concernant la gare de bus et le kiss and ride. Et les projets en (re)cours ne semblent annoncer qu'une détérioration plus grande encore. Un parking-relais qui "offrirait" une vaste dalle à bâtir sans laisser de place à l'intermodalité bus-train et un kiss and ride déconnecté de la gare et des quais, qui plus est incertain étant donné qu'il est prévu sur un terrain d'ores et déjà promis à un W&Co pour son projet d'extension du centre commercial...

Elaborer enfin un PCA ou un périmètre de remembrement  autour de la gare de LLN pourrait donc constituer une occasion de valoriser au mieux les potentiels de cette zone, tout en offrant une place réelle (et non plus "de façade") aux citoyens dans l'élaboration des projets

 Petit bonus pour nous rappeler que le monde doit et va inéluctablement changer :
"mobiliser la société face au pic pétrolier"

Un permis qui confirme la mauvaise conception du parking RER à LLN !

Le collectif Urbaverkoi a introduit un recours auprès du Ministre Henry

Le collectif Urbaverkoi remet profondément en question le projet de parking RER à LLN tel que conçu, et les projets associés (accès, parc, quartier Courbevoie). La lecture du permis récemment octroyé à ce parking l'a conforté dans ce point de vue. Il a donc introduit un recours en ce sens auprès du Ministre Henry. En voici trois motivations essentielles.

Un surdimensionnement avéré


Contrairement à ce qu'ont annoncé certains medias, le projet n'a pas du tout été revu à la baisse (ni d'ailleurs déplacé entre la N4 et la E411). Il comporte toujours 2400 places pour le RER et 900 pour le quartier Courbevoie supposé prendre place sur la dalle du parking. Inter Environnement Wallonie (1) (IEW), le Conseil Wallon de l'Environnement et du Développement Durable (2) (CWEDD) et de nombreux avis de citoyens, individuellement ou collectivement, ont questionné ce dimensionnement, tant pour le RER que pour le quartier Courbevoie situé idéalement pour permettre une mobilité « durable ». Le permis indique par ailleurs que « la question du dimensionnement du parking ne semble pas clairement résolue dans l'EIE [l'étude d'incidences sur l'environnement]; que rien ne permet d'y trouver la motivation ou des estimations objectives de la justesse de la capacité projetée; que le projet semble en effet surdimensionné ». Il précise également « qu'il découle de cet apparent surdimensionnement, en plus de la question des dépenses publiques potentiellement inutiles, un surdimensionnement des voiries et réseaux d'accès ». Ce point paraît donc traité avec une étonnante légèreté de la part de tous les acteurs concernés alors qu'il s'agit pourtant d'un élément plus que fondamental aux conséquences multiples, notamment en termes de coût financier et environnemental !

 

Le renoncement inacceptable à une véritable plateforme multimodale


Dans ce projet, l’idée simpliste qui prévaut est de créer un maximum de places de parking pour attirer autant
d’automobilistes que possible. Pourtant, l'avis du CWEDD précise que « des politiques incitatives en faveur des transports en commun et des modes doux doivent permettre de réduire l'option « park&ride ». Or, opter pour ce projet consisterait à renoncer à une plateforme multimodale digne de ce nom. Dénoncé par Urbaverkoi depuis le départ, le caractère « tout à la voiture » de ce projet est également pointé dans le permis octroyé qui qualifie de difficile la mise en place d'une intermodalité bus-train dans le projet tel que présenté. Ce problème était déjà constaté dans le plan de mobilité provincial de novembre 2010 (3). Même le kiss&ride est ici compromis.
Selon Urbaverkoi, il est urgent au contraire qu'usagers des transports en commun, cyclistes et piétons deviennent prioritaires. Cela implique des infrastructures adéquates et surtout une qualité de service.

Un projet coûteux inadéquat et des alternatives peu ou pas étudiées



Comme l'a souligné la commune dans son avis remis à l'administration régionale, les alternatives à ce projet ont été insuffisamment étudiées dans l'étude d'incidences. Alternatives en termes de valorisation des parkings existants ou de localisation du P+R, par exemple. Urbaverkoi, s'oppose donc au choix d'une infrastructure lourde de plus, non reconvertible, conçue sans vision à long terme et globale, et déjà dépassée au moment de sa réalisation. Une infrastructure sur laquelle on ne pourrait que bricoler difficilement quelques aménagements minimalistes pour l'inter-modalité bus-train notamment. Alors qu'aujourd'hui, il est encore possible de reconsidérer la zone dans son ensemble afin d'en valoriser tout le potentiel en termes de mobilité comme d'habitat (avec la création d’un véritable éco-quartier ce qu'est loin d'être le projet Courbevoie), par l'articulation souple et cohérente d'une riche diversité de moyens de mobilité, plus adaptés et adaptables aux besoins de tous et de chacun, aujourd'hui et demain .. Un faisceau de solutions telles que navettes de rabattement, parkings en bord d'autoroute pour le covoiturage et avec arrêt du bus « Conforto », réseau de pistes cyclables de qualité, encouragement à la mise en place de navettes d'entreprises, et si besoin est seulement un parking entre la N4 et la E411 en mode semi-enterré, à l'empreinte allégée et reconvertible... Une telle approche apporterait de réelles plus-values environnementales, serait bien moins coûteuses à mettre en œuvre et impliqueraient considérablement moins de nuisances locales.

(1) IEW estime ce parking deux fois trop grand.
(2) Le CWEDD a remis un avis favorable au projet de parking à condition que le dimensionnement soit justifié et a précisé : « Quant à la partie ‘dalle’ du parking, le CWEDD s’étonne de son importance au vu du concept de ‘quartier durable’ annoncé et de sa proximité avec tous les services et modes de transport en commun, dans une ville précurseur en matière de modes doux. Le risque de se retrouver avec un parking sous-utilisé sans autre possibilité d’affectation ne semble pas négligeable. ».
(3) « Voici une occasion unique de créer un pôle multimodal par excellence. En effet, le report modal voiture-train sera
naturellement présent dès la conception du projet. Il faudra être attentif à la prise en compte des autres reports modaux tels que bus-train, vélo-train, marche-train. Actuellement, et pour le projet proposé, cela n'est pas le cas. (…). Cette réalisation
multimodale remplacerait avantageusement la gare des bus trop délocalisée par rapport à la gare ferroviaire actuelle. ».

Enquête sur les accès au P+R : la réaction d'Urbaverkoi


De quoi s'agit-il ? D'une pièce du grand puzzle "P+R-RER-LLN" : les voies d'accès à partir et vers la E411 et de la sortie secondaire du parking prévue sur le boulevard de Wallonie, et des aménagements dans cette zone pour bus, cyclistes et piétons...
On nous annonce déjà de probables permis modificatifs pour tenter de résoudre des problèmes qui n'ont pas encore trouvé à ce jour de solution satisfaisante, dont le déplacement d'un arrêt de bus et de traversées piétons.
Le coût ? Son estimation par le SPW n'est pas terminée  notamment en raison de postes important tels que le pont sur la E411 et la trémie sous la N4 qui doivent encore être budgétés.

La réaction d'Urbaverkoi