P+R et Courbevoie : Effet d'annonce pour un patchwork décidément bien mal ficelé

Tadaaaaaaaaaaam, la semaine dernière, le parking de 3.300 places prévu à LLN pour le RER et le quartier Courbevoie a reçu officiellement son permis unique.

Plusieurs articles de presse pointent les mesures de bruit prévues dans le-dit permis  après 6 mois de mise en service (mais à quoi bon puisque le permis ne fait allusion à aucune obligation ni pistes pour atténuer les éventuelles nuisances ? juste un nouveau constat de dégâts collatéraux ?).

Pourtant, ce permis (téléchargeable ici) nous apprend que le CWEDD (Conseil Wallon de l'Environnement et du Développement Durable) a remis sur ce projet de parking « un avis favorable sur l'opportunité environnementale à condition que sa taille soit justifiée » (p11,§1). Et il indique également (p21 §1) que « le projet semble en effet surdimensionné, comme soulevé à l'enquête publique et par Inter Environnement ». Y est précisé aussi le surdimensionnement des accès qui en découle et avec lui des « dépenses publiques potentiellement inutiles ».
Nous souhaiterions bien d'ailleurs être informés de ce que ces accès coûteront aux wallons.
Et rappelons en passant que les citoyens néolouvanistes n'ont toujours pas eu l'occasion de prendre connaissance de ces accès. L'enquête publique à ce sujet devrait débuter à OLLN dans les jours à venir (elle serait par contre déjà clôturée à Chaumont-Gistoux...).

Trop grand donc ce parking non reconvertible (point également soulevé par le CWEDD) vu son caractère enterré. Mais qu'importe, « c'est de l'argent public, donc pas besoin de l'amortir » comme l'annonçait avec une étonnante légèreté  le représentant de la SNCB-Holding lors de la séance d'information en mai 2011...

Dépenses et atteintes à l'environnement bien maigrement et maladroitement justifiées pour ce projet supposé promouvoir une mobilité plus « durable » alors que la plateforme multimodale que l'on nous faisait miroiter est remplacée par un projet centré sur l'automobile, au détriment des usagers des transports en commun et des cyclistes dont l'accès au RER est loin d'être facilité.

Selon Urbaverkoi, ces deux derniers groupes, alliés aux piétons, devraient au contraire être prioritaires, de même que la minimisation des impacts environnementaux lors du développement de nouveaux quartiers. D'où sa proposition de localisation alternative, entre la N4 et la E411en mode semi-enterré, à l'empreinte allégée et reconvertible (ou extensible) selon les besoins futurs, à moyen et long termes, et qui laisserait libres les terres situées à l'intérieur de la ville pour accueillir un véritable éco-quartier...

Ce projet de P+R surdimensionné, c'est un "monstre" de plus, au caractère figé, inadaptable aux possibles de futur et déjà dépassé au moment de sa réalisation, préféré à une riche diversité de moyens, plus adaptés et adaptables aux besoins de tous et de chacun, aujourd'hui, demain et après-demain...
Ici, ce serait par exemple, l'utilisation des parkings existants à LLN à côté de la gare, plus de Conforto (liaison bus rapide par l'autoroute et pouvant rouler sur la bande d'arrêt d'urgence) vers Bruxelles avec des arrêts directement au bord de l'autoroute dans des espaces qui sont aujourd'hui inutilisables vu leur localisation à côté de l'autoroute (ce qui serait certainement plus attractif pour les automobilistes de la E411 que le P+R envisagé ici)... Aujourd'hui déjà, de grosses entreprises choisissent de se relocaliser, comme AGC, ou envisagent d'organiser elles-mêmes des "ramassages" de leurs travailleurs dans des bus équipés de connexion internet, etc. Le groupement d'entreprises Axe N4-N25 développe aussi des projets de mobilité comme celui de vélo électrique pour relier LLN et le zoning...
Pour en revenir à l'actualité, la presse nous annonce aussi la prochaine naissance du quartier Courbevoie  dont le permis n'a cependant pas encore été délivré. On nous y vante à nouveau un « éco-quartier », terme auquel l'UCL avait pourtant renoncé suite à son incapacité à répondre positivement aux questions des participants à la réunion d'information en juin 2010 (citernes et réutilisation de l'eau de pluie : impossible sur dalle, performance énergétique des bâtiments : pas de moyen de contrainte des promoteurs, toitures vertes : si techniquement et économiquement faisable, sans parler bien sûr de la participation des habitants à la conception du projet...).
Profitons-en pour dissiper l'illusion relayée par un article selon laquelle la mixité sociale de ce nouveau quartier serait assurée par la diversité des gabarits des appartements... (si cela suffisait, ça se saurait...). Et remarquons que le nombre de logements annoncés jusqu'ici (600) auraient, selon plusieurs articles toujours, chuté à 500 alors que la proportion de kots aurait doublé (d'un 6ème à un tiers).

* Comme indiqué dans le permis, un recours peut être envoyé au Ministre Henry dans un délai de 20 jours à partir du jour d'affichage, le 20 février, avec le formulaire adhoc.

Quelques échos dans la presse,
aux chiffres variables (en budget, en nombre de places de parkings, ou de logements), aux esquisses qui ne semblent guère choisies au hasard, et épicés de quelques surprises :
* L'Avenir : sur le Parking, sur Courbevoie
* Le Soir
De grooooooooooooossssssssssssssses erreurs :

* La RTBF, qui décolle de la triste réalité pour rejoindre nos rêves et annonce un parking revu à la baisse et  situé entre la N4 et la E411 !
* La DH,choisit aussi l'alternative de localisation d'Urbaverkoi pour le parking !

MULAC coulé, place à la sobriété pour le musée

Le projet d'un nouveau bâtiment pour le musée de LLN a enfin sombré en raison de son coût gigantesque.
Une occasion de réfléchir à des alternatives plus économes, pour les finances publiques et de l'université et surtout pour la planète !
Ainsi, il est aujourd'hui question d'installer le musée dans l'actuel bâtiment de la bibliothèque des sciences, « oeuvre majeure de l'architecte Jacqmain »(*).


(*) « Sur la place des Sciences, s'élève la Bibliothèque des Sciences Exactes et des Technologies (1973), œuvre majeure de l’architecte Jacqmain, qui servit longtemps d’emblème à la ville. Le bâtiment rompt avec les volumes du reste de la place pour émerger de l'ensemble. Trois balcons s'avancent sur la place, tels de grands personnages, renforçant la présence du bâtiment. Construite en béton sur 6 niveaux, la Bibliothèque des Sciences compte plus de 49.000 ouvrages de référence. ». Source : olln.be



La SNCB a son permis ...

Permis attribué le 20 février 2012 à la SNCB pour la construction d'un parking de 3300 places sur 5 niveaux

-le permis (2,5 Mo)

annexes (2,5 Mo)

Extension esplanade : Quand le monstre sommeille...

Voilà  un bon moment que le diamant de W&co, sorti comme un diable de sa boîte en novembre 2010, ne fait plus parler de lui. Enterré ? Ou en élaboration souterraine avant de revenir sur la table, tout ficelé, comme une évidence que nous n'aurions plus qu'à admettre ?

Malgré la situation économique, sociale et environnementale actuelle, la deuxième option est plus probable.
Un récent communiqué de presse du mpOC (mouvement politique des objecteurs de croissance) nous rappelle qu'ici, à OLLN, comme ailleurs en Belgique et dans le monde, les projets pharaoniques de centres commerciaux  poursuivent leur absurde prolifération.


Parallèlement, les mobilisations citoyennes et politiques se multiplient également, comme pour Uplace ("is not Myplace" disent les opposants), et se poursuivent courageusement dans la durée comme à Verviers.
Inter-Environnement Wallonie et Inter-Environnement Bruxelles publient et agissent également régulièrement sur cette question. Même au niveau strictement économique, ces projets sont douteux, comme l'indique la critique du projet Uplace par l'un des acteurs et promoteurs de ce modèle de développement économique,dans un récent article du vif.

Vigilance et action citoyennes semblent donc deux indispensables pour éviter d'être mis devant des faits accomplis.

Dégâts collatéraux : qui paie la note ?

Du désenfumage des voiries à l'ombre d'Apogia


"C’est le plus gros investissement de la Ville dans son budget 2012 : le désenfumage des voiries souterraines coûtera 12 millions." (L'Avenir, 14 janvier 2012)


En ce début d'année, le citoyen néolouvanistes et ottintois apprend que 12 millions d'euros publics* devront être investis pour assurer le désenfumage des voiries souterraines de LLN... qui aurait été rendu nécessaire par l'agrandissement de la dalle pour l'Esplanade.
Cherchez l'erreur.
Ce "petit détail" n'aurait-il pas dû être anticipé lorsque le projet de l'Esplanade a été envisagé ? Nos élus doivent maintenant tenter de négocier une participation du privé... et du secteur public, nous dit aussi l'article, bref, à nouveau celle du citoyen.

Cela soulève d'autres questions par ricochet par rapport à d'autres projets d'ampleur... Prenons un exemple au hasard (mais il y en a d'autres !) : le projet de centre sportif de haut niveau, Apogia. Bombardés par une campagne de pub (tiens au fait, ça aussi ça a un coût... lequel et supporté par qui ?), nous avons été largement invités à cliquer "OUI, je soutiens le projet Apogia" mais, sur le site de cette campagne, pas un espace pour poser des questions... Un grand appel à se manifester... si c'est dans le sens du poil uniquement. Pas d'information globale, ni d'espace de discussion, encore moins de consultation ou de concertation...
Mais revenons à nos moutons. Les impacts de ce projet sur la commune et ses habitants (en terme de mobilité notamment) ont-ils été évalués ? Les aménagements périphériques qu'un tel projet induira certainement ont-ils été pris en compte et inclus dans le budget du projet, si attractif par rapport à celui de Liège ? Ou aurons-nous encore de mauvaises surprises, dans le cas où ce centre destiné à une élite devrait être estimé par les décideurs comme prioritaire en ces temps d'austérité ?

*à ces 12 millions devraient être ajoutés ceux qui ont servi à financer l'étude du système de désenfumage.