Carabistouille n°3

"Toujours dans l’idée de protéger la quiétude des riverains et suite aux concertations, les acteurs du projet ont prévus un mur anti-bruit de 150 mètres le long du Bd de Wallonie et sept bouches de ventilation/désenfumage , dirigées vers le ciel, afin de diminuer encore les nuisances sonores et olfactives éventuelles." (extrait du communiqué de presse de l'UCL)



"DES NUISANCES OLFACTIVES EVENTUELLES"... ou des poisons avérés?


L'air vicié du parking relais aux heures de pointe sera peut-être peu odorant... Il n'en sera pas moins dangereux. En juin 2012, en effet, l'OMS a officiellement établi que les particules fines émises par les moteurs diesel sont cancérigènes, sans parler des effets nocifs des autres polluants sur la santé tels les NOx. C'est donc officiel maintenant même si c'était déjà connu depuis longtemps ! De nombreuses études récentes démontrent aussi que ces polluants sont à l'origine de troubles respiratoires, cardio-vasculaires et limitent l'espérance de vie des personnes exposées.

Pour plus d'infos à ce sujet, consultez ICI l'analyse d'un médecin.


Comment comprendre alors que l'UCL, la SNCB, le promoteur immobilier et les autorités publiques ne voient aucun inconvénient à placer un parking de 3.500 places à l'intérieur même de la ville ? Et donc à y ajouter une pollution qui se cumulera à celles existantes et à venir (avec les 1000 places pour le projet du lac, celles des extensions de l’Esplanade....). Une aberration en termes de santé publique ! L'étude d'incidences sur l'environnement avait bien vite balayé cet aspect. Une étude complémentaire a ainsi dû être réalisée.
Mais de graves lacunes persistent... Ainsi, il n'y est pas tenu compte des particules les plus fines (PM2,5 pourtant les plus nocives). Et le taux d'émission de polluants bien plus important des moteurs froids n'est pas pris en compte. Quel pic de pollution pourra-t-on, par exemple, mesurer un jour de semaine vers 18h au creux de l'hiver ? Aucun système de filtration n'est prévu1. Il ne permettrait cependant pas de retenir les particules les plus nocives.

"VERS LE CIEL"... ou à même la chaussée?

De très courtes cheminées sont bien prévues du côté du parc mais elles serviront uniquement d'entrée d'air (sauf en cas d'incendie où les flux seront inversés pour permettre aux pompiers d'intervenir par le Bd de Wallonie). Mais pour la ventilation quotidienne, les évacuations côté Bd de Wallonie seront proches du sol, crachant leurs polluants sous les fenêtres des bâtiments de Courbe Voie situés le long du boulevard (des bureaux et des kots selon les informations fournies lors de la dernière enquête publique) et en direction des maisons de Lauzelle, dont certaines souffrent déjà d'une dégradation de la qualité de l'air importante aux heures de pointe, comme le relevait l'étude d'incidences.
Point donc de cheminées verticales pour rejeter l'air pollué du parking...  
C'est pourtant ce que recommandait un spécialiste de la qualité de l'air lors de l'enquête publique.
Trop contraignant et coûteux pour les promoteurs du quartier Courbe Voie qui auraient dû les intégrer au bâti...

Le comble de la carabistouille est atteint lorsque l'UCL vante le parc attenant au parking comme un "lieu de respiration pour les riverains".

Bonne année, bonne santé, roulez jeunesse !


1 Pourtant, les plans initiaux prévoyaient une ventilation vers le parc (et non vers le boulevard de Wallonie) et un système de dépollution expérimental de l'air vicié par phytoremédiation. Cette solution a été abandonnée par la SNCB au profit d'un rejet sans filtration sur le Bd de Wallonie car l'étude d'incidences a conclut que, dans la zone de parc, « l'activité récréative est difficilement compatible avec des niveaux élevés de polluants" (p. 286 de l'étude, voir ici le Rapport final - SNCB - EIE LLN).

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