Ce smog qui brouille la vision de nos élus

Depuis 2 jours, l'alerte est donnée : l'air pollué stagne, le taux de particules fines irritantes et cancérigènes a dépassé le seuil d'alerte fixé par les pouvoirs publics.
Les personnes sensibles (enfants, personnes âgées, asthmatiques...) sont invitées à éviter les sorties et les efforts physiques.
Les bus sont gratuits en Wallonie pour inciter les automobilistes à abandonner leur précieuse automobile.
S'ils refusent ou ne peuvent la lâcher, il leur est demandé de réduire leur vitesse pour diminuer quelque peu l'émission de polluants.

Et pendant ce temps, à LLN, les poids lourds et engins de chantier circulent par dizaines tous les jours pour la construction du plus grand parking relais du Bénélux.
Parking qui vise à attirer 2400 automobiles de navetteurs, plus 900 pour les habitants, bureaux et commerces du quartier Courbe Voie.
Les attirer où ?
A l'intérieur de la fameuse "ville à la campagne", à quelques mètres de deux quartiers d'habitation. Dans un renfoncement qui comporte déjà un millier de places de parking, une pompe à essence, et une "pénétrante" amenée à se charger avec les projets en cours (projet du lac, extensions de l'Esplanade...). Les bouches d'évacuation de ce parking cracheront leur "air vicié" sans la moindre filtration préalable directement sur les habitants de Lauzelle.

Et que se passera-t-il en cas de smog quand ce parking sera en fonction ?
Les pouvoirs publics inciteront les automobilistes à l'utiliser d'autant plus.
S'ils y parviennent, aux heures de pointe, la pollution y sera décuplée.
Surtout en fin de journée, au démarrage des centaines de moteurs froids...
D'autant que la SNCB aura sûrement réduit l'offre dans les petites gares voisines pour la concentrer dans la belle et nouvelle gare RER de LLN, plus rentable vous comprenez.

Au lieu de cela, on aurait pu créer un ensemble de solutions, moins coûteuses, plus imaginatives, plus souples, plus respectueuses de l'environnement et de la santé publique avec, par exemple :
- un système de navettes de rabattement vers la gare de LLN,
- un développement des bus Conforto couplé à des parkings basiques dans les zones "mortes" aux sorties d'autoroutes,
- un petit parking semi-enterré et reconvertible entre la N4 et la E411 relié aux quais de LLN par un parcours de 5 minutes à pied à travers un éco-quartier exemplaire et au bord du quartier alternatif (déjà vanté aujourd'hui dans le dépliant de l'Office du tourisme),
- une desserte de qualité des gares avoisinantes (lire notamment "Le quincailler et la SNCB")

Mais pour l'appât du gain de quelques-uns, la pensée binaire et étroite de beaucoup d'autres, par manque de vision et d'ambition collective, ce rêve-là est anéanti...
Anéanti comme la végétation, le ru et le relief de ce dernier coin sauvage de LLN. Les mésanges ont disparu des jardins avoisinants. Dans le meilleur des cas, le renard aura trouvé refuge ailleurs. Les enfants qui jouaient dans les bosquets ont découvert que trop souvent la bêtise, la force et la domination des hommes et de la nature l'emporte sur le respect, la reliance, la coopération et la créativité.

2 commentaires:

  1. Il est trop tard pour les "on aurait pu".

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    1. Et bien, Urbaverkoi tire la sonnette d'alarme depuis 2010, époque où l'"on aurait pu". Aujourd'hui nous ne pouvons que dénoncer ce déni total des citoyens, dans l'unique espoir qu'un jour les choses changent... Il n'est donc pas encore l'heure de se taire.

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