Parking RER et quartier Courbevoie : Pour qui ? Pour quoi ? débat citoyen le 31 mai

Quand ? Le jeudi 31 mai à 20h

Où ? au local Sud 06 (Place Croix du Sud)

Quoi ? Le collectif Urbaverkoi invite les citoyens à une rencontre-débat autour de ces projets d'ampleur.
Pour un autre éclairage que celui de ses promoteurs (UCL, SA Courbevoie, Ville d'OLLN...), nous vous présenterons nos doutes et nos rêves afin d'en débattre avec vous.

News : le P+R et le parking Courbevoie sont à nouveau soumis à enquête publique jusqu'au 14 juin !

Pour une petite mise en bouche, voici notre article publié dans l'AH-Info du mois d'avril 2012.



Parking RER et quartier Courbevoie : des projets obsolètes avant même leur réalisation
Les rêves et les doutes du collectif Urbaverkoi en débat le jeudi 31 mai

Si vous prenez le train en marche...
Depuis plusieurs années déjà, la SNCB, l'UCL, la ville d'OLLN et la Région wallonne ont conclu un accord pour la construction d'un parking souterrain de 3.300 places réparties sur 5 niveaux, situé le long du boulevard de Wallonie, à l'intérieur de Louvain-la-Neuve. Les trois niveaux inférieurs, soit 2.400 places, seront dédiés au parking-relais RER. Les deux étages supérieurs, 900 places, sont destinés au quartier Courbevoie dit « durable » dont la construction devrait être prise en charge par la société Courbevoie, composée de Besix et Thomas&Piron associés à l'UCL. Au programme théorique : 500 à 600 logements dont 1/6 à 1/3 de kots, des commerces, services et bureaux. A côté, un parc nécessaire pour accueillir le bassin d'orage rendu indispensable par l'imperméabilisation de 25.000 m².

Urbaverkoi, ses doutes et ses rêves
Depuis sa création, le collectif citoyen Urbaverkoi remet profondément en question ce projet de parking RER et les projets associés. La lecture du permis octroyé à ce parking en février dernier nous a conforté dans ce point de vue. C'est pourquoi, parmi les six recours introduits auprès du ministre Henry, deux proviennent du collectif.
Urbaverkoi partage l'avis de l'Association des Habitants sur le caractère cosmétique des consultations publiques (trop tardives, saucissonnées, non suivies d'une réelle prise en compte des avis citoyens...). Ainsi, les diverses séances publiques ont apporté un éclairage limité, unique et partial sur ces projets, celui de ses auteurs. C'est pourquoi nous souhaitons vous inviter le 31 mai prochain à un débat citoyen sur ce sujet, à partir des questions et réflexions développées par Urbaverkoi.
En guise de mise en bouche, nous vous proposons ici quelques-uns de nos doutes et rêves collectifs.
Nos doutes : 7 bonnes raisons pour remettre ces projets en question
  1. des parkings surdimensionnés
Inter Environnement Wallonie, le Conseil Wallon de l'Environnement et du Développement Durable (CWEDD) et de nombreux avis de citoyens, individuels ou collectifs, ont questionné ce dimensionnement, tant pour le RER que pour le quartier. Paradoxe : le permis confirme l'apparent surdimensionnement et en dénonce les coûts financiers directs et indirects, auxquels s'ajoutent d'importants impacts environnementaux.
  1. l'intermodalité bus-train fortement entravée
L’idée simpliste qui prévaut ici est de créer un maximum de places de parking pour attirer autant d’automobilistes que possible. Pourtant, l'avis du CWEDD précise que « des politiques incitatives en faveur des transports en commun et des modes doux doivent permettre de réduire l'option « park&ride ». Or, opter pour ce projet consisterait à renoncer à une plateforme multimodale digne de ce nom. Le permis octroyé qualifie en effet de difficile la mise en place d'une intermodalité bus-train dans le projet tel que présenté. Le Plan provincial de mobilité faisait le même constat en 2008.
  1. un kiss&ride compromis
Prévu sur un terrain promis à Wilhelm and Co, il devra faire l'objet d'une négociation avec ce « partenaire privé » rendu incontournable. Contre l'autorisation d'agrandissement de l'Esplanade ?
  1. une infrastructure non reconvertible et inadaptable
Cette infrastructure lourde, conçue sans vision à long terme et globale, par son caractère enterré, est non reconvertible. Son emprise au sol et sa conception ne permettraient plus que le bricolage délicat de quelques aménagements minimalistes.
  1. un coût financier important pour la collectivité et pour les futurs acquéreurs
L'investissement public, pour la construction du parking-relais, de ses accès, comme des aménagements routiers alentour (rond-point N4-N25) sera clairement très important. Son évaluation globale n'est pourtant pas connue au moment de l'octroi du permis pour le parking.
Le coût du parking pour le quartier Courbevoie devra, lui, être répercuté dans le prix des logements.
  1. des impacts négatifs sur l'accessibilité et la « durabilité » du logement
La construction sur dalle contraint à travailler avec des promoteurs, avec l'impact connu à LLN sur le prix du logement. Elle sert aussi à justifier une densité qui s'élève à 230 logements à l'hectare sur la dalle . Elle réduit drastiquement les possibilités d'alléger l'empreinte environnementale de l'habitat, au niveau du choix des matériaux, de la réutilisation de l'eau de pluie...
  1. des incidences négatives sur l'environnement local et la qualité de vie
En termes de qualité de l'air, de bruit, de paysage, notamment, ces incidences ont été sous-estimées par l'étude d'incidences qui ne tient pas compte des nuisances existantes. Elle a pourtant pointé, comme le Schéma d'aménagement du quartier de la Baraque avant elle, les nuisances importantes à prévoir pendant la phase de chantier dont la durée attendue est d'une dizaine d'années

Nos rêves : 7 bonnes raisons d'envisager des alternatives
  1. donner aux modes de déplacement doux (piétons et cyclistes) et aux transports en commun la priorité sur la voiture et réduire ainsi l'emprise et les nuisances de celle-ci
  2. privilégier des solutions multiples et adaptables aux besoins dans le temps : intermodalité bus-train, navettes de rabattement, bus « Conforto », parkings de covoiturage, valorisation des parkings existants, voitures partagées... et seulement si indispensable un nouveau parking extramuros, de l'autre côté de la N4, semi-enterré et reconvertible
  3. investir l'argent public dans une optique à long terme et non dans un miroir aux alouettes
  4. développer un véritable éco-quartier dense, à l'impact léger sur l'environnement, agréable à vivre et à côtoyer
  5. permettre la construction d'un habitat accessible pouvant inclure l'autoconstruction et l'autopromotion
  6. préserver aussi la qualité de l'environnement local
  7. et ainsi contribuer activement au changement de paradigme, indispensable en raison du dérèglement climatique, du pic de pétrole et de la raréfaction d'autres matières premières

Or, les alternatives à ce projet ont été insuffisamment étudiées dans l'étude d'incidences, comme l'a souligné la commune dans son avis remis à l'administration régionale. Pourtant aujourd'hui, il est encore possible de reconsidérer la zone dans son ensemble afin d'en valoriser tout le potentiel en termes de mobilité comme d'habitat. Il se dit que ce projet a été long à développer et que cela justifie l'urgence à le mettre en œuvre. Nous affirmons au contraire qu'il est plutôt urgent de prendre en compte les nouveaux paramètres du contexte social, économique et environnemental et de revoir sous cet éclairage ces projets obsolètes.

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