Cause Toujours !

La longue pièce de la participation citoyenne au projet de parking relais à LLN

 Acte I.  C'est mal parti

Octobre 2010  L'étude d'incidence de la SNCB n'a pas étudié les demandes initiales des habitants concernant la convertibilité et le dimensionnement du P+R, sa localisation alternative, l'intermodalité rail-bus et la séparation des flux automobiles chère à l’Association des Habitants. L’AH réclame en effet depuis le départ que seuls les habitants de Courbevoie aient accès au parking via le Boulevard de Wallonie.

Acte II.  Vous avez la parole
Mai 2011 Les habitants de LLN expriment leurs avis à l'enquête publique dans 743 courriers de citoyens et d'associations: les objections initiales sont confirmées auxquelles s'ajoutent les carences en matière de "mobilité douce" et en accessibilité PMR ; les incidences riveraines négatives ; l’hypothèque sur le Kiss and Ride et sa localisation. Etant donné les multiples contraintes et effets pervers qui remettent en cause le bien-fondé d’un parking-relais dans le Centre-Ville, l’AH, Urbaverkoi et plusieurs quartiers invitent la SNCB et la Commune à réfléchir une localisation au-delà de la N4. Urbaverkoi fonde en outre cette demande sur l’occasion unique de construire un véritable éco-quartier en lieu et place de Courbevoie.

Acte III.   Sauver les apparences
Juin 2011 L'administration communale fait une synthèse partielle, voire partiale des avis des habitants: les experts ont la cotte tandis que les objections de fond sont déclassées. Le dimensionnement et la convertibilité du P+R passent à la trappe. La localisation alternative est à peine mentionnée alors que le Plan Communal de Mobilité de 2003 recommandait clairement la nécessité d’un arrêt SNCB supplémentaire à proximité de la E411.
Le Collège Communal donne un avis favorable à la construction du P+R à la condition que 44 clauses soient respectées. Parmi elles figure la « séparation des flux », l’accès au P+R via la N4, le refus du trafic de transit par le Centre-Ville. La Ville accédait en cela aux demandes de l’AH et de la CCATM. Le Collège réclame encore une étude complémentaire sur la qualité de l’air. Ses demandes en matière d’intermodalité sont timides et l’essentiel des clauses concerne la verdurisation des infrastructures et le mesures anti-bruit pendant et après le chantier.

Acte IV    Compléments de dernière minute
Décembre 2011 Ariès réalise 2 compléments d'étude non soumis à enquête. Celui sur le transit par le Centre-Ville confirme les inquiétudes de l'AH: avec ou sans tunnel sous la N4, 1/3 du trafic vers le P+R va passer par le Bvd. de Wallonie. Celui sur la qualité de l'air réduit les objections à néant.
Acte V.   Un exercice de routine
Février 2012 Le Parking-relais est délivré sans aucune modification majeure par rapport au projet initial de la SNCB. Le permis unique balaie en effet l’ensemble des objections des habitants, du CWEDD, de la CCATM ainsi que plusieurs conditions capitales du Collège Communal lui-même : séparation des flux et refus du trafic de transit par le Centre-Ville ; abaissement du P+R en prévision du prolongement du rail ; couverture immédiate des tranchées d’accès principal.

Acte VI.   Le bon berger sommeille et les brebis galeuses bêlent 
Mars : 2012 Malgré cela, le Collège Communal décide de ne pas introduire de recours « afin de ne pas envoyer de mauvais signal à la SNCB ». (Réunion publique du 24 mai 2012) Ce faisant, la Ville abandonne les habitants à leurs revendications légitimes exprimées depuis 2010. Cette décision est d’autant plus incompréhensible que la Ville avait pris connaissance des conclusions du complément d’étude « mobilité » qui concluait : que si le tunnel RN25 sous la N4 «  permettra de supprimer les flux liés aux itinéraires de contournement du rond-point, elle n’aura pas d’effet sur la répartition des flux d’accès au parking-relais, l’itinéraire empruntant le centre-ville vers les accès secondaires restant plus avantageux que celui empruntant la E411 vers l’accès principal »

Mais l’AH, Urbaverkoi, Inter-environnement et quelques habitants prennent le relais en introduisant 6 recours au Ministre Henry. Ils reprennent l’ensemble des demandes et des propositions exprimées depuis 2010 et demandent l’annulation du Permis unique. Les recours au Ministre contestent le Permis sur le fond comme sur la forme. Sans eux, pas de recours possible au Conseil d’Etat.

ENTRACTE et en coulisse :
  • L’Ucl invite les requérants à retirer leurs recours contre le P+R sous peine de compromettre la gare RER de Louvain-la-neuve.
  • La SNCB menace d’aller construire son P+R à Court-Saint-Etienne ou Mont-Saint-Guibert et d’abandonner LLN comme gare RER. Pure intimidation.
  • L’Association des Habitants réfléchit à éventuellement retirer son recours en échanges de compensations négociées avec la Ville, l'UCL et la SNCB  : dispositifs anti-bruit, limitation de vitesse, fléchage dissuasif vers le Centre-Ville.
  • Lors d’une réunion publique d’information, la Ville déclare qu’il est possible et même probable que le P+R ne se remplisse pas (surdimensionnement) mais que sa construction est surtout une opportunité financière de construire un nouveau quartier.
  • Une pétition pro-P+R circule qui assimile le parking relais au RER, un argument sans fondement…
Acte VII.   On déroule le tapis rouge 
Mai 2012 Le Ministre se prépare à confirmer le Permis mais un obstacle de taille entache ce projet : les compléments d’étude « Air » et « Mobilité » n’ont pas été soumis à Enquête Publique. Une enquête de « régularisation » s’impose. Les habitants ont jusqu’au 14 juin pour éplucher ces deux documents. Peu probable que le Collège prenne sa loupe pour examiner la conclusion de l’étude « Mobilité » qui réduit à néant sa propre argumentation.
Acte VIII.   David contre le grand DAR
Juillet 2012
Le verdict sera rendu : confirmation du permis par le Ministre et, cerise sur le gâteau, sous le régime DAR (« Décret des Autorisations régionales ») qui stipule que certains permis relevant de « motifs impérieux d’intérêt général » sont ratifiés par le Parlement et donc pas soumis à l’appréciation du Conseil d’Etat.

Mais Urbaverkoi ne baisse pas la voix car le DAR lui-même fait l’objet d’un recours en annulation sur le point d’aboutir. Paradoxe des paradoxes, le parti ECOLO conteste lui-même la légitimité du DAR, ce qui n’a pas empêché le Ministre Henry de l’activer pour la gare de Mons…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire