Les temples de la consommation

Les centres commerciaux ou «malls», lieux climatisés gigantesques
tournés vers le plaisir de la flânerie et de l'achat, commencent
à pousser comme des champignons à travers le monde. Rien qu'aux
États-Unis, on en compte aujourd'hui près de 20 000. Aucun pays,
aucun continent ne semble à l'abri, comme le démontre Malls'R
US
- Shopping à la folie, le documentaire d'Hélène
Klodawsky.


Les promoteurs immobiliers rivalisent d'imagination pour concevoir des projets
plus pharaoniques les uns que les autres. Comme à Dubaï ou en Inde.
Leur logique est simple : plus les consommateurs restent longtemps dans ces
ruches commerciales, plus ils dépensent. Pour ne pas alors doter le mall
de manèges ou de proposer un spectacle d'otaries? Aussitôt dit,
aussitôt fait... à condition que les finances suivent.
Entrer dans un centre commercial est pensé comme une activité
sensorielle à part entière. Par exemple, le lieu, avec son architecture
particulière, vise à dépayser le client. Qui doit s'y sentir
à l'aise et en sécurité. Et pouvoir s'y perdre facilement.
Par ailleurs, certains n'hésitent pas à dire que les malls reprennent
des traits de la symbolique religieuse comme l'eau et la lumière. Ne
se sent-on pas minuscule dans un tel complexe avec ses hauts plafonds comme
c'est le cas dans une église? Ou quand dépenser devient sacré.
Tout n'est pas rose pour autant. En Inde, la population est descendue dans
la rue pour protester contre la construction d'un de ces pôles commerciaux.
Synomyne pour les petits commerçants d'une mort certaine. Que dire aussi
de ce centre commercial qui est bâti sur une réserve naturelle?
Ironie du sort, certains anciens malls, qui attiraient tant de fashion victimes
et de familles du temps où ils ont été construits, sont
aujourd'hui passés de mode et laissés à l'abandon. Ces
lieux deviennent des ruines où seuls quelques irréductibles ouvrent
encore leur échoppe.

Source : http://www.lavenir.net

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